lundi 8 juin 2015

Rue Deschambault de Gabrielle Roy

Résumé 
À travers les dix-huit récits qui composent ce livre, Gabrielle Roy a transformé les souvenirs de sa jeunesse manitobaine en un roman racontant l’apprentissage d’un écrivain. Christine découvre peu à peu la réalité — familière et pourtant inépuisable — de la petite rue de Saint-Boniface où elle est née et où l’humanité montre ses visages les plus variés. Mais surtout, ses propres rêves lui sont révélés, c’est-à-dire à la fois ce qui la rapproche des autres et l’en sépare, ce qui la fait les aimer profondément et l’oblige en même temps à les quitter pour toujours.

Mon avis  (Lu il y a un bon bout) 
Ce bouquin raconte plusieurs anecdotes vécues sur la Rue Deschambault et décrivent la vie de Christine en plusieurs étapes et ce à travers sa vie familiale, sociale et personnelle. Bien que certains personnages se retrouvent dans plusieurs de ces petites histoires, ces récits sont indépendants l’un de l’autre. C’est un bijou de petit recueil relatant l’atmosphère du Manitoba que nous offre dame Roy.

Plein de sensibilité, de charme et d’humour ce qui se passe sur la Rue Deschambault est à découvrir tellement c’est beau, c’est émouvant, c’est humain à la fois.
La vie de tous les jours mais aussi l’apprentissage de l’inconnu et de la vie pas toujours facile. Que ce soit par les mots nous racontant  Petite misère, Mon chapeau rose, Ma coqueluche ou encore ceux étalés dans Les deux nègres, Ma tante Thérésina Veilleux pour ne nommer que ces titres-là,  Gabrielle Roy sait parfaitement bien attirer notre attention par cette façon bien à elle d’écrire : unique.
Finalement, son amour des mots, son respect de l’autre, (mère, père, voisin, ami(es), des lieux qui l’entourent, des sentiments humains et de la vie transcendent à chaque page.
Une sacrée bonne lecture.

Extrait 
J'allais encore souvent dans mon grenier, même quand je fus une élève studieuse, même quand je fus un peu plus âgée et au bord de ce qu'on appelle la jeunesse. […] Qu'allais-je faire là-haut ? J'avais seize ans, peut-être, le soir où j'y montai comme pour me chercher moi-même. Que serais-je plus tard ? ... Que ferais-je de ma vie ? 

Et voici que ce soir-là, comme je me penchais par la petite fenêtre du grenier et vers le cri des étangs proches, m'apparurent, si l'on peut dire qu'ils apparaissent, ces immenses pays sombres que le temps ouvre devant nous. Oui, tel était le pays qui s'ouvrait devant moi, immense, rien qu'à moi et cependant tout entier à découvrir.[…]


Ainsi, j'ai eu l'idée d'écrire. Quoi et pourquoi, je n'en savais rien. J'écrirais. C'était comme un amour soudain qui, d'un coup, enchaîne un cœur; c'était vraiment un fait aussi simple, aussi naïf que l'amour. N'ayant rien encore à dire... je voulais avoir quelque chose à dire...

M'y suis-je essayée sur-le-champ ? […] Un doux vent de printemps remuait mes cheveux, les mille voix des grenouilles emplissaient la nuit, et je voulais écrire comme on sent le besoin d'aimer, d'être aimé. C'était vague encore, bienfaisant, un peu triste aussi. (Tiré de la nouvelle :La voix des étangs)

Rue Deschambault de Gabrielle Roy
Edition Boréal 1993

Autres oeuvres de l'auteure sur ce blogue:
Alexandre Chênevert
Bonheur d'occasion
Ces Enfants de ma vie
La Détresse et l'enchantement

Aucun commentaire: