dimanche 4 janvier 2015

La cage aux lézards : Karen Connelly


Résumé
Teza est un étudiant de vingt-cinq ans quand il est arrêté par les services secrets birmans pour avoir trop chanté contre la junte militaire qui dirige le pays depuis des décennies. Jeté dans une geôle putride et sombre de la prison de haute sécurité de Rangoon, appelée la " cage ", il est condamné à vingt ans de détention en isolement total. Coupé de sa famille depuis sept longues années et interdit de contact avec les autres prisonniers, il est la victime jour après jour des violences sadiques d'un gardien-chef fou. Pour seuls compagnons de cellule il n'a que quelques lézards et insectes, pour uniques nouvelles du " Dehors " des fragments de journaux qui font office de papier à cigarette ; pour toute ressource, ses convictions bouddhistes. A l'issue d'un événement dramatique, Teza noue une amitié avec Nyi Lay, un orphelin de douze ans élevé dans l'enceinte de la prison. C'est ce lien extraordinaire entre eux qui fait naître enfin une lueur d'espoir au cœur de l'obscurité, de la violence et de l'injustice, brillante comme une promesse de fraternité et d'humanité.

Mon avis (Lu il y a un bout)

Citation
AFP, 16 mai 2008
Suite au cyclone du 3 mai dernier, 130,000 morts et disparus en Birmanie, l’aide humanitaire toujours filtrée… 
Des organisations humanitaires attendent des visas, mais la junte --méfiante et jalouse de sa souveraineté-- refuse que des opérations de secours soient conduites par des étrangers.[...]

Plus ça change, plus c’est pareil dans un pays dominé par la junte militaire, cette histoire nous parvient tout droit des mots des dissidents et résistants à cette junte. L’auteure, d’un respect total et suite à un travail de moine nous raconte une plongée atroce et très difficile entre les murs d’une prison birmane où Teza dit »Le Rossignol» est enfermé dans une cage avec pour seuls compagnons des lézards et une araignée.
Peu nourri, pas lavé ou à peine, surveillé par des êtres d’une cruauté terrifiante, il tente tant bien que mal de survivre. Les lézards, ses petits compagnons vont lui servir autant d’amis que de nourriture et ce malgré ses convictions bouddhistes. Mais il doit survivre coûte que coûte. Puis, entre dans sa vie par la force des choses un gamin, orphelin et élevé dans cette prison : Nyi Lay. Entre eux va naître une amitié et une force incroyable à désirer vivre, résister à cette dictature au prix de bien des maux et de cruautés.

Je vous préviens, ce livre est dur, très dur. Par moment d’une violence qui m’a fait pleurer comme il m’est arrivé rarement de le faire par autant de peine et de colère. Un livre bien écrit par contre, avec compassion mais sans voyeurisme ni larmoiements. Une écriture belle, passionnée et dotée d’un respect et d’une justesse incroyables. Un livre dur oui mais qu’il vous faut lire pour savoir, pour que plus ça se saura moins de telles dictatures et injustices séviront. Un livre à lire aussi pour la beauté des mots et pour ces forces inouïes que sont la spiritualité bouddhiste, l’amitié et l’espoir que l’homme peut aussi être humain.

La cage aux lézards : Karen Connelly
Buchet-Chastel, 2007

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